Le promoteur
Communicateur, réalisateur et développeur, Stéphane Kamdem Fouamno, aussi connu sous le nom de Ousmane Stéphane inscrit son parcours au croisement de la tradition camerounaise, des métiers de l’image et des nouvelles technologies. Promoteur de SPOTLIGHT MANAGEMENT, il est aujourd’hui reconnu pour sa capacité à mêler formation, production et diffusion, tout en restant profondément ancré dans ses racines culturelles.
Né d'un terreau culturel riche, Ousmane Stéphane a construit une trajectoire professionnelle à la fois vaste et cohérente. Après des études en lettres, il a posé les fondations d’un engagement artistique et technique : écrire, diriger, produire, mais aussi concevoir les outils numériques qui servent la diffusion et la visibilité des œuvres. Sa double compétence — audiovisuelle et informatique — lui a permis d'accompagner des projets de bout en bout, de la dramaturgie au site web, en passant par la stratégie de communication.
Prince à la chefferie Bandjoun et descendant de la dynastie de la reine Ngoungouré chez les Bamoun, Stéphane porte également une responsabilité culturelle. Cet ancrage patrimonial irrigue sa pratique : loin d’être une simple étiquette, son héritage l’amène à penser le cinéma comme un lieu de mémoire, d’identité et de transmission.
Un parcours façonné par la scène, le studio et la communauté
Son itinéraire professionnel traverse la presse, la communication institutionnelle et la direction de structures de formation et de production. Très tôt engagé dans le traitement de l'information et la narration, il a travaillé comme correspondant de presse puis comme chargé de communication pour des structures en Europe et au Cameroun. Progressivement, il a mis sur pied des projets pédagogiques, coordonné des équipes de production et dirigé des académies dédiées aux métiers du cinéma — des responsabilités qui l’ont préparé à fonder et à piloter Spotlight management.
Sa pratique du terrain (production, direction de chaîne, gestion de projets) s’accompagne d’un fort engagement pour la professionnalisation : transmettre les compétences techniques, structurer des parcours pour les jeunes talents et créer des passerelles entre création, diffusion et marché.
Un geste artistique nourri par la perte
La disparition de son neveu et collaborateur Sergio Marcello a profondément marqué Stéphane et l’a éloigné un temps des plateaux. Cette perte intime a modifié sa manière d’aborder le tournage, la production et l’accompagnement des équipes : la création est alors devenue aussi un espace de deuil et de mémoire, et chaque projet porte désormais une charge émotionnelle plus forte, guidée par le souci du collectif et du respect des collaborateurs.
Œuvre et reconnaissances
Sur une filmographie riche de près d’une cinquantaine de projets, quelques titres émergent comme des jalons. Parmi les plus marquants figurent Ntah'napi — qui a rencontré une large reconnaissance nationale —, la série Paradis, Et si c'était vous, et plus récemment The Throne. Ces films traduisent une préoccupation constante : raconter des histoires ancrées dans des réalités africaines tout en visant une circulation internationale.
Distinctions (sélection) : Ntah'napi a été sacré « meilleur film camerounais » lors du festival Écrans Noirs et a remporté un prix de la meilleure interprétation féminine (sources publiques). Par ailleurs, The Throne a été primé à l’international (Toronto / International Nollywood Film Festival). Et si c'était vous (Prix du jury à Seattle en 2021) et d’autres œuvres ont aussi été saluées sur la scène des festivals internationaux.
Une vision pour le cinéma camerounais
Pour Ousmane Stéphane, le cinéma n’est pas seulement un média : c’est un levier économique, éducatif et identitaire. Comme il l'a fait avec Buea Film Academy, école de cinema qu'il cree a Buea en 2012, à travers Spotlight management, il promeut une approche intégrée — management des talents, construction d’identités visuelles, formation technique, et stratégies numériques — afin d’accompagner artistes et producteurs vers des carrières durables.
Sa capacité à naviguer entre création artistique et outils numériques fait de lui un acteur rare : il sait concevoir des récits puissants tout en imaginant les moyens pratiques de les diffuser et de les monétiser.
Un engagement institutionnel au service du cinéma africain
Aujourd’hui, Stéphane Kamdem préside l’Association des Producteurs Indépendants du Cinéma et de l’Audiovisuel (APICA), une structure qui fédère et représente les acteurs du secteur audiovisuel au Cameroun et dans la sous-région. Sous sa direction, l’APICA œuvre à renforcer les capacités de production locales, à défendre les droits des créateurs, et à créer des ponts durables entre professionnels africains et partenaires internationaux.
En 2026, l’association prépare le MAFHEAC — Marché du Film Historique et Épique d’Afrique Centrale, un événement inédit qui se tiendra en juin dans un pays de la CEMAC. Ce marché ambitionne de positionner le cinéma historique africain comme un pôle d’attraction culturel et économique majeur, tout en valorisant les récits fondateurs et les figures héroïques du continent. À travers cette initiative, Stéphane Kamdem confirme son rôle de bâtisseur : un artisan d’images, mais aussi un stratège du futur pour le cinéma d’Afrique centrale.